Le droit de vivre : quand le risque cesse d’être une liberté
- Instituto Lumni TERAPIAS ESPIRITUALISTAS
- 25 de jun.
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Par Carmem FaragePsychologue et thérapeute transpersonnelle
Ces derniers jours, le Brésil a été bouleversé par la tragédie survenue à une jeune femme brésilienne, morte lors d’une randonnée à haut risque près d’un volcan actif en Indonésie. Le drame a ému l’opinion publique, suscité une grande vague de réactions sur les réseaux sociaux, et soulevé de nombreuses questions sur les limites entre liberté, aventure et responsabilité.
Mais peut-être que la question la plus essentielle n’a pas encore été posée :pourquoi mettons-nous notre vie en danger avec tant de facilité ?
Nous vivons une époque qui célèbre l’extraordinaire. Sauter en parachute, gravir des sommets glacés, escalader des volcans ou monter dans une montgolfière sont devenus, pour beaucoup, des rites modernes de dépassement de soi. Pour certains, ce sont des expériences initiatiques. Pour d’autres, des épreuves spirituelles ou des actes de courage.
Mais que cherchons-nous vraiment à prouver ?
La fascination du risque et l’illusion du contrôle
À l’ère des réseaux sociaux, où tout devient image, le risque semble parfois glorifié, presque héroïque. Se photographier au bord d’une falaise ou enregistrer une chute libre devient synonyme de “vivre pleinement”. Pourtant, cette exaltation de l’adrénaline masque une vérité dérangeante : la vie n’est pas un jeu.
La nature ne pardonne pas l’imprudence. Le corps humain n’est pas une machine. Et le destin n’offre aucune garantie de retour.
Dans ce type de pratique, il y a souvent une croyance implicite : que nous maîtrisons tout. Qu’avec assez de force, de préparation et de volonté, tout est possible. C’est une croyance arrogante — et souvent tragique.
La vie comme don
Il est urgent de réapprendre à vénérer la vie. La vie est un don sacré, une chance rare et mystérieuse d’être ici, conscient, respirant, ressentant. Il n’est pas nécessaire de flirter avec la mort pour se sentir vivant. Il y a de la grandeur dans le quotidien, de la profondeur dans la lenteur, et de la beauté dans la sécurité.
La véritable spiritualité ne demande pas de précipices. L’extase peut surgir dans le silence d’une méditation, dans la contemplation d’un arbre, dans l’étreinte d’un être aimé. On peut toucher le divin sans s’approcher des limites de l’existence.
Le culte de la performance et la banalisation de la mort
Il ne s’agit pas de juger ceux qui partent — chaque perte est une douleur et un mystère. Mais nous pouvons, oui, remettre en question la culture qui nous pousse à chercher le spectaculaire, l’image, la reconnaissance à tout prix. Il existe un danger éthique, social et spirituel dans cette quête effrénée d’expériences marquantes.
La vie n’a pas besoin d’être extrême pour être significative. Elle a besoin d’être respectée.
Un choix collectif
En tant que société, nous devons réapprendre à protéger la vie — même de ce que l’on appelle “liberté”. La liberté n’est pas une autorisation à l’imprudence. La liberté, au sens le plus élevé, est une responsabilité consciente envers l’existence.
Il ne s’agit pas d’interdire les aventures, mais d’interroger leur réelle nécessité. Combien de morts faudra-t-il encore pour comprendre que la simplicité suffit ?
La vie appelle moins de vertige. Et plus de présence.
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